Le seuil du monde spirituel – citations

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Pour que le monde spirituel puisse être reconnu dans sa réalité et devenir objet de connaissance, il faut que l’homme surmonte certains obstacles qui se trouvent dans son âme et qui, au début, s’opposent à cette connaissance. Il s’agit ici d’une tâche particulièrement difficile parce que ces obstacles, tout en se faisant pratiquement sentir dans la vie intérieure, ne sont pas perçus par la conscience ordinaire. C’est que l’âme, ignorante d’abord en grande partie de sa propre vie, se trouve dans la nécessité d’acquérir peu à peu la connaissance d’elle-même ainsi que celle des êtres et des événements du monde extérieur.

Le monde spirituel, avant d’être reconnu par l’âme, lui est tout à fait étranger, les qualités du monde spirituel n’ayant rien de commun avec ce qui résulte des expériences de l’âme dans le monde sensible. Il s’en suit que, placée en face du monde spirituel, l’âme pourrait n’y voir que le néant absolu. Elle pourrait avoir l’impression de regarder dans le vide d’un abîme immense et désert. Or, dans les profondeurs primitivement inconscientes de l’âme, un sentiment de ce genre existe en effet. Sans s’en rendre compte, l’âme est possédée par un sentiment qui ressemble à l’aversion, à la peur. Mais ce qui importe dans la vie de l’âme, ce n’est pas seulement ce dont elle est consciente, mais aussi ce qui à son insu, existe effectivement en elle. Or, si l’âme cherche par l’intellect à « réfuter » l’existence du monde spirituel, à « démontrer » qu’il n’existe pas, cela ne signifie pas que les « raisons » qu’elle allègue aient une valeur intrinsèque forçant la conviction, mais plutôt qu’elle cherche une espèce d’étourdissement contre le sentiment décrit. En réalité, on ne nie pas le monde spirituel et la possibilité d’arriver à des connaissances transcendantes parce qu’on est à même de prouver sa « non-existence », mais parce qu’on désire s’emplir de pensées permettant d’échapper à la « crainte du monde spirituel ». On ne se libère de ce désir d’un anesthésiant matérialiste contre la « crainte du monde de l’esprit » qu’à condition de se rendre un compte exact de toute la vie de l’âme telle que nous l’avons décrite. Le « matérialisme » comme « phénomène de spiritophobie » est un chapitre important de la psychologie.

Une fois que les efforts faits pour pénétrer dans la réalité de l’esprit ont abouti, cette « crainte du monde de l’esprit » s’explique, quand on a compris que les événements et les êtres du monde sensible ne sont autre chose que l’expression extérieure d’événements et d’êtres suprasensibles ou spirituels. Cette compréhension apparaît déjà quand on voit que le corps de l’homme, objet de perception sensible et seul aussi objet de l’étude scientifique ordinaire, est l’expression d’un corps subtil, suprasensible (le corps éthérique), dans lequel le corps sensible (ou physique) est contenu comme un noyau plus dense au milieu d’un nuage.

 

Ce corps éthérique est le deuxième organisme de l’entité humaine. Il forme la base de la vie du corps physique. Or, par rapport à son corps éthérique l’homme n’est pas séparé du monde extérieur dans la même mesure qu’il l’est du monde extérieur physique par rapport à son corps physique. Car, par monde extérieur, quand il est question du corps éthérique, il ne faut pas entendre le monde extérieur physique, objet de la perception sensible, mais bien une ambiance spirituelle aussi suprasensible par rapport au monde physique que le corps éthérique de l’homme l’est par rapport à son corps physique.

En tant qu’être éthérique, l’homme se trouve dans un monde éthérique (élémentaire). Or, quand l’homme devient conscient du fait réel, mais ignoré dans la vie ordinaire, qu’il se trouve, en tant qu’être éthérique, dans un monde élémentaire, cette conscience est tout autre que celle de la vie ordinaire. Cette conscience surgit dans la clairvoyance. Le clairvoyant connaît alors ce qui est toujours présent dans la vie, mais caché à la conscience ordinaire. (Littéralement : co-naître, l’âme clairvoyante conscientisée dans le monde éthérique a comme capacité de faire vivre en elle les éléments extérieurs à elle, en cela elle les fait co-naître à l’intérieur d’elle-même pour les connaître)

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Grâce aux exercices préparatoires auxquels l’âme se soumet, elle réalise l’expérience qu’au cours d’une vie humaine un germe autonome se développe qui transmet les fruits de cette vie à des vies ultérieures. Un second moi émerge des flots de la vie intérieure, à la fois en image et en essence et se manifeste comme un être distinct : il apparaît, au regard de l’être que nous considérions auparavant comme notre moi, comme autonome et supérieur. Ce moi supérieur apparaît comme

l’inspirateur du, premier. L’homme, sous les espèces du premier moi, vient se fondre dans cet être supérieur, source de l’inspiration. Pour la conscience clairvoyante la conscience ordinaire est présente, quoique à son insu, dans les expériences que nous venons de décrire.

Il faut de nouveau un renforcement de l’âme humaine pour qu’elle se maintienne intacte, non plus seulement en face d’un monde spirituel extérieur avec lequel elle se mêle, mais encore en face d’une entité spirituelle que l’âme est elle-même, dans un sens supérieur, mais qui est pourtant en dehors de ce que dans le monde des sens on doit nécessairement sentir comme son moi.

La façon dont le moi supérieur émerge, à la fois en image et en essence, des flots de l’âme, se diversifie selon les différentes individualités humaines. (Dans mes drames ésotériques : La Porte de l’Initiation, L’Épreuve de l’Âme, Le Gardien du Seuil et l’Éveil des Âmes, j’ai essayé de représenter comment différentes individualités humaines s’élèvent à l’expérience du moi supérieur. Or, même si l’âme ignore dans la conscience ordinaire l’inspiration par l’« autre moi », cette inspiration n’en est pas moins présente dans les profondeurs de l’âme ; seulement cette inspiration ne consiste pas en pensées ou en paroles intérieures, mais elle se fait sentir par des actions ou des événements. C’est cet « autre moi » qui conduit l’âme aux faits particuliers de sa destinée et qui suscite en elle des facultés, des aspirations, des attitudes, etc.

Cet « autre moi » s’affirme vivant dans la totalité de la destinée d’une vie humaine. Il accompagne le moi — qui est soumis à ses conditions propres entre la naissance et la mort — et façonne la vie humaine avec tous les événements qui sont pour elle un sujet de joie, d’édification ou de douleur. Sa conscience clairvoyante, en se fondant avec cet « autre moi », apprend à appeler « moi » la totalité de la destinée comme l’homme physique appelle « moi » son propre être. Ce qui en terminologie orientale s’appelle le « karma », voilà ce qui finit par former une unité avec l’« autre moi », le « moi spirituel ». Le cours de la vie d’un homme apparaît comme inspiré par sa propre entité permanente qui subsiste de vie en vie, et l’inspiration se fait de telle manière que les destinées d’une incarnation suivante résultent des expériences terrestres précédentes.

Ainsi l’homme apprend à se connaître lui-même comme un « autre être » qui n’existe pas dans le monde sensible et ne s’y exprime que par ses effets. Sa conscience pénètre ainsi dans un domaine qui, par rapport au monde élémentaire, peut être désigné comme le monde spirituel. Aussi longtemps que la conscience vit au niveau de ce monde, elle se trouve tout à fait en dehors du cercle des événements et des expériences du monde sensible. Elle contemple, du haut d’un autre monde, celui qu’elle a en quelque sorte quitté. Mais elle reconnaît qu’en tant qu’être humain elle appartient à ces deux mondes. Elle a l’impression que le monde des sens n’est qu’une image du monde spirituel réfléchi comme dans un miroir avec la différence toutefois que ladite image ne réfléchit pas seulement les événements et les êtres du monde spirituel, mais est animée d’une vie qui lui est propre. C’est comme si quelqu’un se mirant dans une glace, s’apercevait que son reflet s’anime d’une vie propre. (it happens on lsd lol.)

 

L’âme humaine a beaucoup de mal à reconnaître qu’elle est intérieurement régie par quelque chose qui apparaît à sa conscience comme un monde tout aussi extérieur que ce qu’on appelle ordinairement le monde extérieur. Elle se révolte inconsciemment là contre, car elle croit y voir une menace contre sa propre existence. Instinctivement, elle détourne son regard spirituel de cet état de choses. La science moderne l’admet théoriquement, mais il ne s’agit pas encore là d’une expérience profonde, appréhendant toutes les conséquences que ce fait entraîne pour la vie intérieure lorsque celle-ci ‘en pénètre vraiment. Si la onscience parvient à ressentir concrètement cet état de fait, alors elle apprend à discerner, au sein de la vie psychique, un noyau interne, menant une existence autonome face à tout ce qui peut se développer dans le psychisme conscient entre la naissance et la mort.

La conscience apprend à connaître au plus profond d’elle-même un être dont elle doit se sentir la créature. Et son propre porteur, son corps, avec toutes ses forces et ses propriétés, la conscience doit aussi ressentir qu’il est la créature de cet être.

A la suite de cette expérience l’âme apprend à se sentir mûrir en elle une entité spirituelle qui échappe aux influences de la vie consciente. Elle parvient à sentir comment cette entité intérieure se fortifie, en même temps qu’elle devient de plus en plus autonome au cours dela vie enter la naissance et la mort.

Elle apprend à connaître qu’au cours de la vie, cette entité se comporte, vis à vis des autres expériences que l’on vit, comme le fait le germe qui se développe dans l’être d’une plante vis à vis de l’ensemble de la plante dans laquelle il se développe. Seulement le germe de la plante est un être physique, alors que ce qui germe dans l’âme est un être spirituel.

(Notes : donc l’âme sert à faire germer, accoucher de notre corps de Gloire, la matrice individualisante de la conscience primordiale dans laquelle son propre théâtre de passions individuelles se joue et se transmute en conscience de lui même en théâtre intérieur au sein du théâtre cosmique. Conscientisée, elle peut cheminer jusqu’aux sphères astrales où se jouent le monde des Idées et où elle peut les infuser de vie, puis redescendre dans le corps physique pour le rendre immortel lui aussi grâce à l’élément pensant devenu vivant devenu matière pensante vivante spiritualisée jor)

“It is not only I who think, but something thinks in me; the cosmic life expresses itself in me; my soul is only the stage upon which the universe manifests itself as thought.

Vu l’oeuvre steinerienne il faudrait que je me fasse mes propres bails et que je le cite sporadiquement pour appuyer mes propos.

Au final il crache son âme j’ai juste à cracher mon âme ça sort pareil. J’ai juste à la deepiser et augmenter ma rationalité, ma pensée, la puissance de celle ci.

du coup j’ai juste à faciliter le cosmos dans le raffinement des êtres que moi, la conscience, je sers à faire naître, car ce que je m’occupe de jardiner est bien plus vaste que moi même en fait.

 

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