Steiner Rosicrucien Notes

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Premier degré : L’étude

L’étude dans le sens rosicrucien comporte un approfondissement par la méditation d’une trame de pensées dont l’objet n’est pas la réalité matérielle, mais des données ou des éléments tirés des mondes supérieurs.

La théosophie des rose-croix évoque les faits sublimes des mondes de l’esprit, et elle laisse les sentiments découler spontanément des
grandes vérités qu’elle enseigne.

Accabler les hommes par des effusions émotives n’est qu’un manque de pudeur. Mais quand le rose-croix décrit l’évolution humaine et la succession des états planétaires dans l’espace cosmique, il le fait dans l’espoir que les sentiments correspondants s’éveilleront spontanément et que les cœurs seront touchés par la majesté du tableau qu’il dépeint. C’est pur non-sens que de prétendre qu’il faut faire directement appel aux sentiments ; ce serait trop facile.

La théosophie rosicrucienne laisse parler les faits, et lorsque les vérités transmises passent de la tête au cœur et émeuvent le cœur de l’élève, celui-ci est sur la bonne voie. Seuls les sentiments que l’homme éprouve de lui-même sont pour lui de quelque valeur. L’enseignement théosophique est, par là même, la manière la plus impersonnelle d’enseigner.

Peu importe qui enseigne, ce n’est pas telle personnalité qui doit vous impressionner, c’est ce qu’elle peut vous révéler des vérités cosmiques. Aussi, dans la méthode rosicrucienne, toute dévotion directe de l’élève à l’égard du maître n’est nullement exigée.

Le deuxième degré est celui de la connaissance imaginative.

Ce mode de connaissance vient se greffer sur la mise en pratique de la pensée pure qui en est le fondement. J’y ai fait quelques allusions dans les conférences précédentes en vous parlant des sentiments que peut éveiller la perception d’un écho. A ce propos, j’ai souligné que le renvoi répété d’un son – ou, sur un autre plan, d’une image – peut évoquer des phénomènes caractéristiques de l’époque saturnienne.

Il y a moyen de déceler dans toute la nature ambiante la physionomie de l’esprit qui l’anime.

Les hommes foulent le sol de la terre, mais cette terre n’est pour eux qu’un agrégat de
pierres ; il leur faut apprendre à y voir l’expression matérielle de l’Esprit de la terre.

La planète terrestre n’est que l’aspect physique d’un Esprit qui l’anime, comme le corps humain n’est que l’enveloppe d’une âme. Quand les hommes arriveront à voir dans la terre un être doué d’un corps et d’une âme, alors seulement ils comprendront la parole de Goethe : « Tout ce qui est éphémère n’est qu’un symbole ».

Si vous voyez une larme couler sur une joue humaine vous n’allez pas mesurer, en physicien, la durée de sa chute, mais vous y verrez l’expression d’une tristesse de l’âme, tandis qu’un sourire sera l’indice de l’enjouement ou de la gaîté.

Quand vous foulez l’herbe d’une prairie parsemée de fleurs, il faut que dans chaque fleur vous appreniez à voir les traits d’un visage caché, l’aspect visible d’un être vivant qui est l’Esprit de la terre.

Certaines de ces fleurs sont comme des larmes qui brillent, d’autres expriment la joie ; chaque pierre, chaque plante sont pour l’élève le signe extérieur d’une entité spirituelle et en décèlent la physionomie.
Et cette entité se révèle à lui, elle lui parle par le truchement de la nature. L’aspect périssable du monde devient figure ou symbole d’un Esprit éternel qui s’en est revêtu, et à qui ce monde visible sert d’expression

Troisième degré :
La connaissance inspirée ou la lecture de l’écriture occulte.
La troisième étape sur la voie rosicrucienne est la lecture de l’écriture occulte. Là, il ne s’agit plus seulement de contempler des images isolées, mais de concevoir le rapport qui les unit entre elles. Comme l’écriture aligne les mots d’une langue, l’écriture occulte combine des images. Des lignes de force invisibles, douées d’un pouvoir créateur, passent par le monde ; on commence à les ordonner à l’aide de l’imagination, de manière à
former certaines figures ou certains rapports de couleur; on apprend à saisir l’ordonnance profonde, la structure interne de ces figures, et l’on remarque que le rapport des parties entre elles correspond à un intervalle, dont, en esprit, on perçoit le son ; ce son, en fin de compte, s’amplifie et devient l’harmonie des sphères. On se rend
compte alors que lesdites figures reproduisent les véritables proportions et rapports cosmiques. Notre écriture d’aujourd’hui est un dernier vestige décadent de cette ancienne écriture occulte.

Quatrième degré : Préparation de la pierre philosophale.
C’est par des exercices de respiration que l’homme accède à la quatrième étape, la préparation de la pierre philosophale. Or, la méthode rosicrucienne enseigne à l’élève à régler d’une certaine manière le processus de la respiration et à développer, par là même, un certain organe capable de transformer l’acide carbonique en oxygène dans l’organisme même. Comme la plante, il gardera en lui l’acide carbonique pour édifier son
enveloppe corporelle qui aura une nature en quelque sorte végétale, et c’est à ce moment-là, précisément, qu’il deviendra digne d’être touché par ce que nous avons appelé « la sainte lance de l’amour.

Il s’agit là d’une véritable transformation de la substance corporelle
humaine en une substance tirée directement du carbone. Ce qu’on
appelle l’alchimie n’est pas autre chose. Elle permettra à l’élève
d’édifier son propre corps de la même façon que la plante le fait
aujourd’hui.

Cinquième degré : Correspondance entre le macrocosme et le microcosme.
Le cinquième degré envisage l’examen des correspondances entre le macrocosme et le microcosme. Un coup d’œil sur l’ensemble de l’évolution nous permettra de constater que l’organisme humain s’est formé peu à peu du dehors vers le dedans, c’est-à-dire que tous les organes à l’intérieur du corps étaient jadis, sous une autre forme, hors de celui-ci. Ainsi, nos organes glandulaires formaient, sur l’ancien Soleil, des excroissances – un
peu à la manière des éponges actuelles – qui poussaient hors de nous.

Le corps humain actuel est un agencement de diverses parties, répandues jadis dans l’ambiance ; chaque parcelle, chaque organe de nos corps physique, éthérique et astral étaient ailleurs qu’en nous, de sorte que c’est un véritable macrocosme que l’homme actuel renferme en lui-même, d’où, par comparaison, son nom de microcosme.

L’âme elle-même était hors de l’homme, unie à l’essence divine.

A chaque partie de nous-mêmes correspond donc quelque chose à l’extérieur, et ce sont précisément les correspondances et les relations entre ces deux ordres de phénomènes que nous avons à étudier.

Sixième degré : Progression vers le macrocosme.
Vous connaissez le point situé derrière le front, juste au-dessus de la racine du nez. Sa place actuelle illustre ce que je viens de dire, car c’est là qu’a pénétré à l’intérieur de l’enveloppe corporelle un élément venant de l’extérieur. Si donc, par une méditation appropriée, vous arrivez à prendre conscience de cet organe, vous apprendrez, en
même temps, à connaître la portion du monde extérieur qui lui correspond. Vous pouvez appliquer la même méthode à l’étude du larynx et des forces qui l’ont édifié.

Ainsi, vous apprendrez à connaître le macrocosme, en vous absorbant, par la pensée, dans telle partie de votre corps. (Know Thyself : How To 101)

7 : La béatitude divine
Le monde est plein de splendeur et de majesté; on doit chercher à le connaître dans le détail, et c’est dans ses divers aspects qu’on reconnaîtra l’essence divine, avant de la retrouver en soi. Ce sont là les deux faces de la connaissance de Dieu, extérieure et intérieure, et l’une ne va pas sans l’autre. Le monde est un grand livre ; toute la nature, toutes les créatures n’en sont que les lettres, et la création entière en est l’alphabet. Nous devons apprendre à déchiffrer ces lettres du commencement à la fin. A ce seul prix nous saurons lire le livre du microcosme et le livre du macrocosme. A ce moment ce ne sera plus une simple appréhension, mais une union intime, une sorte de fusion de l’homme dans l’univers qui lui révélera en toutes choses la présence et l’expression du divin Esprit de la terre. Une fois arrivé là, l’homme réglera toutes ses actions selon la volonté cosmique et les mettra spontanément en accord avec elle. C’est là l’étape de la béatitude divine.

L’humanité a besoin de science spirituelle pour progresser vers l’avenir. Ce sont les hommes eux-mêmes qui doivent prendre en main le destin de la collectivité, car le monde ne changera pas, si les hommes ne le changent. Celui qui, dans son incarnation actuelle, trouve sa voie et se pénètre de ces vérités, pourra, au cours d’incarnations futures, travailler lui-même à son enveloppe corporelle, de façon à l’adapter à la perception et à la compréhension de vérités toujours plus élevées.
C’est ainsi que les divers sujets étudiés dans ce cours (2) s’éclairent réciproquement et forment un tout. Cet enseignement est donné de nos jours en vue de l’avenir, parce que l’humanité future aura besoin de ces vérités et qu’elles doivent devenir partie intégrante de la culture humaine. Quiconque se refuse à les admettre, vit aux dépens des autres ; celui, au contraire, qui les accepte, met sa vie au service d’autrui, même si, au début, il y est poussé par le désir tout égoïste de connaître les mondes occultes. Pourvu que la voie choisie soit la bonne, la méthode le guérira de son égoïsme et l’aiguillera sur le chemin du désintéressement.

Un effort sincère dans la recherche de la vérité est seul capable d’unir les hommes, de fonder cette fraternité, but de l’évolution humaine.

Ainsi, notre devoir est d’apporter à l’étude et à la pratique de la science spirituelle tout le sérieux et toute la patience dont nous sommes capables. Cette science n’est pas seulement un grand idéal, elle est une force, et si nous laissons cette force agir en nous,
la connaissance de la vérité en découlera. Il faut donc que la science spirituelle devienne un facteur du progrès, en pénétrant toujours plus avant dans la conscience du public, en portant son action dans les domaines les plus divers de la vie intellectuelle, religieuse, pratique.

Encore faut-il qu’en nous-mêmes ces vérités ne demeurent pas abstraites, mais qu’elles passent de la tête au cœur et du cœur dans la main, de façon à ce qu’elles puissent vivre dans toutes nos actions et rayonner autour de nous.

– Alors seulement nous aurons bien compris la grande tâche qui nous a été confiée.

La théosophie rosicrucienne, vous le savez, ne vise pas directement le côté affectif de la nature humaine, mais évoque, au regard de l’âme, la réalité de l’esprit.

Mais la collaboration de l’élève est nécessaire, en ce sens que c’est à lui de transformer les vérités occultes en forces de l’âme et d’en nourrir ses sentiments.

Ainsi c’est l’homme, dans sa totalité, qui en sera touché, dans ses pensées d’abord, dans ses sentiments ensuite et jusque dans ses actions.

Et ce seront, pour finir, les forces inhérentes à la vérité qui le guideront jusqu’au seuil des mondes supérieurs.

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